Chroniques d'une Femme Active

Oeuvre de fiction inspirée de faits réels...

samedi 18 octobre 2008

Dilemme de la femme moderne

Cette dernière semaine a été marquée par l'obligation de faire un choix lourd de conséquences pour mon avenir. Que dis-je ? Sacrifice conviendrait mieux. Lundi, j'ai repéré une offre d'emploi fort intéressante et pour laquelle je présente toutes les qualités requises. A l'exception, évidemment, de mon état civil (cf."Clémentine, femme active"). Il s'agit d'un poste de chargé de communication dont les missions consistent principalement à élaborer des documents d'appel et à gérer le site Internet. Tout ce que j'aime et que je sais faire. J'ai envie de postuler, je sais que cette fois, j'ai vraiment toutes les chances de mon côté. Compétences, expérience, savoir-faire et savoir-être. Jamais je n'ai été aussi proche de faire décoller ma carrière.
Et soudain, la question fatidique retentit : "Ce poste demande une grande disponibilité. Serez-vous disponible ? Vous n'avez pas encore d'enfant, est-ce un choix ?" Sous-entendu : "Devons-nous prévoir votre remplacement ?"
J'en ai marre. Je ne veux pas choisir. Je ne peux pas. M'épanouir au travail est aussi essentiel que réussir ma vie de famille. Je veux des enfants, c'est un fait. Peut-être pas tout de suite là, ce mois. Mais le mois prochain, ou celui d'après... Je ne sais pas exactement quand, mais je sens que c'est imminent. Et cela est parfaitement incompatible avec la recherche d'une autre emploi. Je suis coincée.
Je ne sais pas quoi faire. Je me retrouve là, toute seule avec mes principes de vie que je ne sais pas comment appliquer. Personne ne peut m'aider, pas même Nico, mon mari. Nous en avons longuement parlé, tous les deux. Il m'a dit qu'il veut des enfants et qu'il ne veut plus attendre. Tant pis pour le reste.
J'ai très peur, je crois que je ne suis pas prête. Bien sûr, il y a l'aspect professionnel. Le congé de maternité d'abord, pendant lequel je sais que je ne serai pas remplacée. Je serai donc forcée de travailler à la maison pour ne pas accumuler trop de retard. Après, si je souhaite reprendre à temps partiel, la galère continuera car ma charge de travail ne diminuera pas. Je serai partagée en permanence et je me sentirai coupable. Ensuite, je devrai élever cet enfant presque seule, Nico travaillant tout le temps. A moi les couches sales, les mauvaises nuits, les colères et les caprices. Nico sera si peu souvent à la maison qu'il aura droit au meilleur : les jeux et les promenades. Quant à l'éducation, je pense malheureusement que je n'aurai pas le temps de lui en donner une décente. Déjà aujourd'hui, je suis fatiguée en rentrant du travail et j'ai encore tout le ménage qui m'attend. Alors serrer la vis à un gamin capricieux... Bref, je n'en aurai probablement ni la force, ni l'envie. Je comprends maintenant mieux comment cette génération de gosses pourris-gâtés a vu le jour. Des parents ultra-protecteurs, angoissés et coupables. Super ! Tous les matins, je devrais réveiller mon enfant à 6h du matin pour le préparer et l'emmener à la crèche ou chez la gardienne. Et le soir, je ne le récupèrerai pas avant 19h. Je pourrai tout juste lui donner son bain, son bib' et dodo. Quant à Nico, il ne le verra que le dimanche et les jours fériés. Franchement, ça donne envie, c'est fou.
Mais le pire, pour moi, c'est la grossesse et le changement de mon corps à supporter. Devenir grosse et maladroite, avoir des boutons plein la figure et les dents qui cassent. Très peu pour moi. J'ai travaillé dur pour être celle que je suis et je n'arrive pas à me faire à l'idée de casser tout ça pour un enfant. En plus, j'ai vu d'affreuses images de ventres de femmes après un accouchement. J'en ai fait des cauchemars pendant plusieurs nuits.
J'ai pensé à l'adoption mais Nico ne veut pas. Il dit que c'est la dernière chance, si on n'y arrive pas par nous-mêmes. Je suis terrorisée et il ne comprend pas. Pour lui, devenir parent est un rêve longtemps attendu. Sa vie ne changera pas, ou si peu. C'est moi qui subirai tous les changements : mon corps, mon avenir, ma vie. Tout changera, même notre couple. Je ne suis pas prête à accepter cela.
Il y a quelques mois, pourtant, j'ai espéré être enceinte. J'ai fait un test et j'ai été très déçue en découvrant qu'il était négatif. J'ai l'impression que j'étais une autre personne alors.
Aujourd'hui je suis amère. J'ai fait un choix-sacrifice et il me pèse. Avec Nico, on a décidé de lancer sérieusement les essais bébé. J'aimerais tellement en avoir envie mais j'ai si peur que ça me coupe tout. Je ne conçois plus les relations intimes comme un moment agréable mais comme une affreuse corvée qui risque de me transformer à jamais.
J'aurais tant voulu être un garçon ! Je ne me serais pas posé toutes ces insupportables questions. Pas de sacrifice pour eux. Ils peuvent tout vivre, rien ne leur est interdit.
C'est vrai, à la fin, pourquoi j'ai pas de zizi ?

2 commentaires:

À 28 septembre 2009 à 22:43 , Blogger Unknown a dit...

Alors qu'as tu fait? qu'as tu décidé? as tu eu un enfant? je me pose les mêmes questions existentielles en ce moment, ca m'intéresserait de connaître ton choix:)))

 
À 15 décembre 2010 à 06:01 , Blogger Mademoiselle O a dit...

Tu leur ments. Ils n'ont pas besoin de savoir si, ou et quand tu souhaites avoir des enfants. Il me semble que la loi leur interdit de poser ce genre de question dans le but d'etablir une embauche possible.

 

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